En savoir plus sur le concept.
Voici un texte et une annexe tirés du dernier livre encore en cours d’écriture de Philippe Coiffet sur les relations hommes-robots.
Ce livre est une réflexion menée sur l’avenir de l’Homme, de ses machines et de leurs relations. Et, bien évidemment, il y présente une perspective d’avenir chère aux roboticiens, à savoir la possibilité future d’implémenter dans un robot quelque chose qui ressemblerait en tous points (ou presque) à la cognition humaine avec sa conscience réflexive.
Dans ce cadre et pour citer les différentes théories ou modèles existants concernant la conscience ou de manière plus large la cognition chez les êtres vivants, Philippe Coiffet a choisi d’exposer les idées de Claude Mangeot pour ses recherches et convictions en la matière.
Le modèle de l'Ostéopathie cognitive, présenté plus haut, est le fruit de trente années de pratique et de recherche à propos des médecines que nous qualifions aujourd’hui d’informationnelles.
Je vous en souhaite une bonne lecture.
Je suis disponible pour répondre à toutes vos questions par écrit si vous le souhaitez.
Claude Mangeot.
Par Philippe Coiffet, Docteur d’Etat es sciences (physique)
Directeur de recherche honoraire au CNRS, Membre de l’Académie des technologies, Engelberger Award (Distinction de la Robotics Industry of America (USA), Docteur Honoris Causa de l’Université Transylvania de Brasov (Roumanie),
Créateur du laboratoire franco-japonais JRL à Tsukuba (Japon), unité mixte de recherche internationale dédiée aux robots humanoïdes.
[….] page 137
« Un fonctionnement biologique de la conscience.
Evidemment, avant de construire une conscience artificielle ou d’essayer d’agir sur celle que nous possédons, il est nécessaire de connaître suffisamment bien sa structure et ses mécanismes. Mais, n’étant visible que par des effets, c’est une entreprise délicate. Nous devinons bien qu’elle émane du cerveau humain en ce qui nous concerne [48], [136], mais impossible de la débusquer en sondant ce cerveau sous toutes les coutures [53]. Il faut donc revenir à son mode de création possible chez l’être vivant à partir de ce que nous savons et pouvons observer. Il semble bien qu’un obstacle à y voir clair soit l’effet de nos préjugés, en particulier la vision cartésienne qui sépare le corps de l’esprit, ce qui écarte l’idée que ce pourrait être dans leur interaction que se trouve une clé de l’énigme.
Description du vivant de Maturana & Varela
Maturana et Varela ont fait dès 1980 une proposition majeure de la représentation d’un être vivant que nous avons déjà utilisée pour justifier des esprits 1 et 2 [137]. Un être vivant comporte trois ensembles : une organisation ou « pattern », une structure avec des composants, et un processus qui active le tout et le maintient en vie. Cette activité est nommée « autopoièse » car elle génère par elle-même toutes les réactions biochimiques du corps permettant aux composants de se renouveler en permanence et d’évoluer, tout en conservant, quoi qu’il arrive, l’organisation intacte, c’est-à-dire l’identité de l’être vivant en question. C’est un phénomène tout-à-fait surprenant.
Si nous prenons l’exemple de l’homme, tous les trois mois, l’intégralité de nos cellules (environ 10 puissance 16 soit dix millions de milliards) a disparu pour faire place à autant de cellules neuves. Et si nous sommes en période de croissance (enfance, adolescence), en plus, tous les organes se sont développés. Mais, après ce lessivage et cette transformation, notre organisation et notre identité n’ont pas bougé. Je suis toujours l’homo sapiens sapiens Pierre Martin depuis ma naissance. Ainsi, nous sommes à la fois un homme physique nouveau et un homme à l’identité constante.
Le rythme de renouvellement des cellules est impressionnant. D’après Capra [138] « notre pancréas renouvelle l’essentiel de ses cellules tous les 24 heures[1] ; notre estomac refait sa paroi tous les trois jours ; nos globules blancs sont renouvelés tous les dix jours ; et 98% des protéines de notre cerveau changent en un mois. » Et, en plus du renouvellement des cellules, de nouvelles structures apparaissent par exemple celles qui sont liées aux phénomènes de mémorisation et d’apprentissage. Le corps lui-même est toujours en train de se fabriquer. L’autopoièse est le processus de la vie.
Exploitation de la description par Claude Mangeot fondateur de l’Ostéopathie cognitive
A partir du génial constat de Maturana & Varela, un ostéopathe, Claude Mangeot, qui s’est posé des questions à propos de notre cognition dans le cadre de son activité médicale, a développé au cours des années une théorie ou un modèle qui permet de relier cette autopoièse à des attitudes ou comportements humains psychiques et physiques [139]. Evidemment, à première vue, le lien ne tombe pas sous le sens.
Mais Claude Mangeot remarque que le processus de l’autopoièse s’exprime en fait par des relations interactives de chaque composant du corps avec son environnement (avec les deux résultats déjà signalés : maintien de l’organisation et transformation des structures.)
Ce qui est vraiment nouveau c’est que les chercheurs ont maintenant découverts depuis un petit demi-siècle que ces interactions sont de nature quantique. Elles sont en relation avec l’énergie du vide quantique dans laquelle tout l’univers baigne et tire sa stabilité aussi bien que son évolution. L’environnement en question c’est d’abord ce vide quantique. La manifestation du vide quantique est son champ qu’on nomme ZPF comme expliqué en annexe 7 (voir plus bas). Et il y a un perpétuel échange entre le champ et la matière surtout vivante, celle qui nous intéresse, sous forme de photons. Les divers organes en émettent et trouvent leurs compensations dans ceux émis par ce champ. Mais il peut y avoir un problème dans la compensation, car, pour que l’équilibre des échanges soit préservé, il faut que les photons émis et les photons reçus soient de la même fréquence et en même nombre. Chaque organe émet à une certaine fréquence propre à lui, des paquets de photons qui sont donc cohérents. Le ZPF fluctue en permanence, émet aléatoirement sur toutes les fréquences. Il faut donc trouver un accord. Quand il se fait mal on estime que le corps qui porte les organes n’est pas en bonne santé. La bonne santé exige une compensation parfaite.
[...]
Claude Mangeot est un ostéopathe qui se nomme lui-même "ostéopathe cognitif". Donc, sa modélisation des phénomènes liés au vivant est orientée vers le soin médical. Mais son modèle part de constats physiques et nous apporte des données sur la cognition, la conscience, sa réflexivité qui permettent de suite de voir que le problème de leur imitation par une machine comme un robot devra prendre un chemin différent parce qu’il n’est pas un être à fonctionnement biologique pouvant échanger des photons avec le vide quantique. »
[...]
Tableau 5
Modèle du processus d’un examen de l’état d’un organisme afin de détecter son éventuel dysfonctionnement et de remonter à son contexte d’après Claude Mangeot.
1. Il existe des échanges quantiques entre l'organisme et le ZPF.
2. Qui se traduisent par un état de l'organisme.
3. Cet état se manifeste par un comportement.
4. Ce comportement symbolisant cet état s'exprime par des actes observables dans l'espace-temps.
5. A l'aide d'une estimation subjective liée à une pratique spécifique, l'observateur humain peut remonter le processus et ainsi apprécier la qualité des mécanismes en cours aboutissant à cet état et les corriger.
En savoir plus sur le vide quantique : Annexe 7 du livre de Philippe Coiffet
Les Anciens, après avoir identifié les planètes, le soleil et la Lune et des étoiles ou des amas d’étoiles comme des dieux, répartirent l’univers visible à l’œil nu en zones : les signes du Zodiaque qui influencent les hommes [69]. Alors ils se demandèrent ce qu’il pouvait bien y avoir au-delà de l’air qu’ils respiraient, entre tous ces objets-dieux célestes. On ne voyait rien. C’était apparemment du vide ou une sorte de néant. Mais cette suspicion ne collait pas avec le fait que tous ces dieux s’influençaient entre eux et influençaient les hommes. Comment se transmettaient ces influences s’il n’y avait rien pour les transporter ? Il devait y avoir une sorte de fluide dans le vide apparent, imperceptible aux regards. Et les savants des Anciens inventèrent le pneuma, l’équivalent d’un souffle qui s’insinue partout.
Cette idée subsista pendant très longtemps sous le nom d’éther. Au XIXème siècle, quand les savants modernes commencèrent à faire des théories scientifiques sur les phénomènes d’univers, à propos de la nature de la lumière et de celle des atomes, la question de l’existence de l’éther et de son identification se posèrent, car ses propriétés supposées rentraient implicitement ou explicitement dans des équations ou dans des explications sur la nature de l’univers. Cependant, l’affaire n’était pas si claire que ça. Einstein et Bohr, par exemple, croyaient à l’existence de l’éther dans un univers fixe (sans expansion) ; d’autres scientifiques n’y croyaient pas. D’où des débats.
Deux chercheurs américains, Michelson (1852-1931) et Morley (1838-1923) décidèrent, vers 1877, d’en avoir le cœur net en montant une expérience à partir du raisonnement suivant. La Terre étant en mouvement dans l’éther, elle produit un vent, un vent d’éther. Ce vent doit freiner la lumière quand il est contraire à sa direction (puisque l’éther « porte » la lumière), et au contraire l’accélérer quand il est dans la même direction. Autrement dit, la lumière va mettre moins de temps pour parcourir une distance donnée quand le vent souffle dans la même direction que la lumière, et plus de temps quand il s’y oppose. Comme la direction du vent est inconnue, les chercheurs construisirent un système à deux branches en croix de telle sorte que, quelle que soit l’orientation du dispositif, une branche serait toujours plus ou moins dans la direction du vent, et l’autre plus ou moins dans la direction opposée. L’expérience fut montée avec tous les soins que permettait la technologie de l’époque.
Michelson et Morley ne mesurèrent aucune différence de temps de parcours de la lumière dans les deux branches lors de leurs essais multiples. Ils en conclurent que l’éther n’existait pas. Ce résultat devint un dogme scientifique enseigné comme tel, puisqu’on trouve l’expérience de Michelson et Morley au programme du baccalauréat en France jusque vers 1960, par exemple. Et Michelson obtint le prix Nobel de physique en 1907. Il ne l’obtint pas pour avoir cru prouver que l’éther n’existait pas, mais pour avoir montré que la vitesse de la lumière est la même dans toutes les directions, ce que l’appareillage pouvait permettre.
Aujourd’hui il est facile de constater qu’en ce qui concerne l’éther, l’expérience ne pouvait rien prouver de son existence ou non. La lumière met 3 nanosecondes (3. 10-9 seconde) à parcourir un mètre. Il aurait donc fallu un système de comptage de temps précis au moins à la nanoseconde près pour relever une différence de temps dans les deux parcours de quelques mètres chacun. Cette précision n’était pas accessible techniquement en 1877- 80.
On est donc parti sur une fausse piste, bien que l’idée de Michelson et Morley fut astucieuse. Mais l’arrivée de la mécanique quantique et de ses développements à partir des années 1920 allait proposer une autre interprétation de l’éther et du vide intersidéral.
L’univers baigne dans un « bassin » d’énergie incommensurable. Autrement dit, ce qu’on appelle le vide est bien l’absence de matière mais pas d’énergie.[1] Cette énergie interagit avec la matière par un champ que produit l’énergie.[2] Ce champ est appelé : « champ d’énergie du vide quantique » ou « champ du vide quantique » ou ZPF pour « Zero Point Field ».
L’introduction du mot « quantique » vient de ce que les échanges entre le champ et la matière se font au niveau subatomique, au niveau des composants de l’électron, proton, neutron qui composent les atomes et qu’on appelle des quantas. Il s’agit donc de phénomènes sub-microscopiques dont un témoignage possible repose sur l’observation de photons (dont la gamme fréquentielle s’inscrit largement dans celle, invisible à nos yeux, mais détectable par des matériels appropriés).
L’idée de base concernant le rôle du vide quantique, c’est que tout l’univers matériel, donc, aussi, la matière vivante, se maintiendrait dans son état par un équilibre dynamique assuré par ces échanges permanents de quantas entre l’univers matériel et ce réservoir incommensurable d’énergie du vide se manifestant à travers les effets du ZPF.[3] Le champ restaurerait à chaque instant l’état du monde, le rafraichirait[4].
On peut alors imaginer que ce champ acquiert l’empreinte de l’univers, qu’il enregistre à chaque instant l’état du monde comme une seule image de toute la matière, qu’elle soit inerte ou vivante. De cette manière, tout peut être connecté avec tout à travers ce champ.
Evidemment, pour qu’il y ait quelque part un objet ou un être vivant individualisé, il faut qu’il y ait cohérence dans les quantas qui le concernent[5]. Il faut que la bande de fréquences qui le caractérise soit originale. Ces différents niveaux de systèmes photoniques cohérents forment « l’ordre du monde ». Ce monde-univers est une unité, un tout, « une seule pièce » ; et la communication au sein du champ et avec le monde est instantanée.[6]
Les premières tentatives de confirmation de l’existence du ZPF furent des explications, par ce champ, de phénomènes qu’on peinait à justifier par des équations. Ainsi en a-t-il été de « l’effet Casimir », découvert dans les années 1940 par un physicien hollandais qui portait ce nom. Si on positionne deux plaques métalliques bien surfacées à très faible distance, elles viennent se coller l’une contre l’autre. Toute autre explication ayant été écartée, des chercheurs ont avancé que seules les ondes du champ ZPF ayant une fréquence adéquate pouvaient s’immiscer entre les deux plaques. D’autres fréquences du champ sont exclues. Ceci crée un déséquilibre énergétique entre l’extérieur et l’intérieur des plaques. D’où le phénomène d’attraction [193].
Lamb, à la même époque, aux Etats-Unis, accusait le ZPF de provoquer des perturbations dans ses radars, sous forme de glissements de fréquences[7]. De même, le ZPF a été vu comme cause de l’effet Van der Waals. Les forces de répulsion et d’attraction entre atomes et molécules sont liées à une distribution des charges non régulière sur ces particules. Cette inhomogénéité serait reliée à un effet local du ZPF. De la même façon, toute émission de rayonnement atomique observée et inexpliquée a été attribuée, sans preuve formelle, à ce champ du vide quantique.
Après ces observations, vint le temps, vers 1965-70, où l’on pensa expliquer l’origine de la gravité[8] par un phénomène lié à la présence du ZPF [193]. Ce fut Sakharov qui émit cette hypothèse. La gravité ne serait pas une attraction entre corps, mais un effet résiduel, dû, en résumé, à l’altération du ZPF par la matière. Puthoff [195] pensa avoir démontré cela par le calcul. Mais ce fut le silence radio dans la communauté scientifique. Et il semble qu’on en soit resté là avec cette approche.
Dans la même veine, certains chercheurs pensent que la masse inertielle serait due à ce champ qui s’opposerait à l’accélération.
Evidemment, si cela était confirmé, nous aurions d’une part une solution extraordinaire à nos problèmes énergétiques[9], et la possibilité, d’autre part, de nous promener dans l’espace en annulant la masse inertielle, donc sans limite de vitesse autre que celle de la lumière. Ces idées ont été financées aux Etats-Unis par le Pentagone et la NASA, avec discrétion, dans les années 1980. Elles ne semblent pas avoir débouché [83].
Mais l’implication de l’existence de ce champ la plus passionnante concerne les êtres vivants, tant dans leur organisme physique que dans leurs fonctions mentales. En effet, si le champ « rafraichit » en permanence la matière du monde par l’émission et l’échange de quantas, le phénomène s’adresse aussi à la matière vivante. Chaque entité est alors dotée d’une sorte de marque individuelle, un « environnement de lumière » qui la concerne et qui forme une empreinte évolutive dans le champ. C’est via cette empreinte que nous serions en relation, en définitive, avec tout et avec tout temps.[10]
La première chose à vérifier concernant cette hypothèse, c’est que le corps émette des photons, hypothétiquement en liaison avec le champ ZPF. Les cellules pourraient communiquer entre elles par des photons à une certaine fréquence. En effet, comment expliquer que les 10 puissance 16 cellules de notre corps, avec, pour chacune, quelque chose comme entre 10.000 et 100.000 réactions chimiques par seconde, puissent si bien se synchroniser pour assurer la vie, ou, vu le problème, pour assurer la survie ?
En fait, ce ne serait pas les réactions chimiques seules qui assureraient la formation structurelle du corps, mais aussi le rayonnement issu des tissus, rayonnement spécifique à chaque type de cellule et fortement influencé par l’environnement radiatif du corps. Ceci a été prouvé expérimentalement, et des chercheurs comme Popp [196] ont pensé que les émissions de « bio-photons » sont une sorte de correction par un système vivant des fluctuations du ZPF. En effet, normalement, toutes les ondes (entre le ZPF et l’émission du corps vivant) se détruisent par interférence destructive. Mais ceci n’est pas possible avec le ZPF qui fluctue aléatoirement en permanence de par sa définition même[11]. L’émission de photons (par les cellules) serait comme un « geste réparateur ». Moins nous émettons et avec plus de cohérence, meilleure est la santé. La bonne santé serait un état de communication subatomique parfait, et la mauvaise santé un état où cette communication se fait mal. Nous sommes malades « quand nos ondes ne sont pas synchronisées »…
Popp constata que de nombreuses espèces d’animaux absorbaient la lumière émise par leurs congénères. Il y vit une explication des changements de direction brusques, unanimes et instantanés des bancs de poissons et des compagnies d’oiseaux. Il pensa aussi expliquer de cette manière les effets de l’homéopathie, de l’acupuncture et d’autres phénomènes comparables. Pour lui, toute la biologie était conduite par un phénomène quantique, ce qui est possible.
Benveniste alla dans ce même sens en montrant qu’une molécule chimique, dans un médicament, agit par la fréquence de son rayonnement électromagnétique. Autrement dit, on peut remplacer une molécule physique par sa seule signature électromagnétique, portée par un substrat adéquat et neutre. A chaque molécule est associée une fréquence unique (ou un spectre) qui agit par résonance avec les mêmes molécules. Ainsi, chaque molécule de notre corps jouerait une note qui est entendue et résonne dans le monde entier, et contribue à la symphonie du monde enregistrée dans le vide quantique via le ZPF.[12]
Alors, qu’en est-il du phénomène pour le cerveau humain et ses propriétés nommées mais inexpliquées comme la mémoire, la conscience etc. ?
Lashley, dès 1929, découvre que la mémoire « globale » n’est pas localisée (ce qui ne s’oppose pas à la découverte de sites contenant de la mémoire) [49]. Eccles, vers 1960 [96],[97], avance que « l’imagination » aurait quelque chose à voir avec des microondes dans le cerveau[13]. L’image de l’hologramme prend tournure après sa découverte par Dennis Gabor, avec le neurophysiologiste Karl Pribam [197]. En résumé, toute partie du cerveau bénéficierait des propriétés du cerveau entier. Ceci pourrait fournir une explication à nombre de phénomènes paranormaux.
C’est ainsi que s’est établie l’idée que le cerveau fonctionnerait suivant les règles du monde mystérieux de la théorie quantique. Nous parlerions à nous-mêmes dans le langage d’interférences d’ondes, dans un certain domaine spectral. Et nous percevons un objet en nous mettant en résonance, en nous synchronisant avec lui. En un mot : « Connaître le monde, c’est se mettre sur sa longueur d’onde » [83]. Schempp, un des pères des machines IRM (imagerie par résonance magnétique) a avancé dans les années 1990, que le vide quantique, via le ZPF, était « un vaste entrepôt de mémoire ». La machine IRM marcherait, en fait, en lisant le rayonnement et les émissions naturelles du ZPF.
Tout ce qui précède concerne des observations. La démonstration de la réalité de leur interprétation, soit n’est pas établie, soit relève de calculs très complexes de la mécanique quantique.
Remarquons avec intérêt que le vide quantique :
interagit en permanence avec l’univers, dont la matière vivante, participe à la survie des êtres vivants, mémorise, sous une forme fréquentielle individualisée, de manière dynamique, le corps de l’humain y compris son cerveau. Ceci permet d’envisager des hypothèses sur l’alimentation énergétique du logiciel de la pensée réflexive humaine quand corps et cerveau sont morts, et n’ont plus, en principe, que leur image statique dans le vide quantique. Mais cela suppose que ce logiciel puisse avoir une existence quelque part indépendante du corps, finalement que ce soit un esprit.
Il est clair que dans les projets d’homme artificiel en tant que machine ou en tant qu’homme « amélioré », l’incidence des propriétés du vide quantique peut être décisive pour aller de l’avant ou constituer un frein.
Le vide quantique est aussi relié au boson de Higgs dont l’existence fut prévue par ce dernier dans la décennie 1950-60, et découvert par Lederman, au CERN[14] le 4 juillet 2012.[15] [84]. Ce n’est pas très facile à expliquer en termes non scientifiques.
Le boson de Higgs est relié au problème de ce qu’est la masse et à ce qu’est la structure des « muons ». Les « pions », découverts par Yukawa, sont les particules qui « collent » les protons et les neutrons dans le noyau d’un atome. Ils sont de trois types : Π0, Π+, Π-. Dans des collisions de noyaux atomiques, produites, par exemple, par des rayons cosmiques, ou bien dans des accélérateurs de particules où des protons frappent d’autres protons ou des neutrons, les pions sont éjectés et se désintègrent en muons et en neutrinos en une centaine de millionième de seconde. Et le muon, à son tour se décompose en un électron et deux neutrinos en deux millionièmes de seconde. En résumé, nous avons les trois cas suivants :
Π0 se désintègre en deux rayons gamma en 10-16 seconde ;
Π+ se désintègre en un muon positif et un neutrino en 10-8 seconde ;
Π- se désintègre en un muon négatif et un anti-neutrino en 10-8 seconde.
La décomposition des pions chargés (Π+ et Π-) constitue des exemples « d’interaction faible » au sein des noyaux des atomes. Cette désintégration est plus lente que celle de Π0, le pion neutre, parce que la force mise en jeu est beaucoup plus faible que celle, électromagnétique, qui concerne la désintégration de ce pion neutre.
La désintégration en muons des pions chargés est le phénomène qui va conduire à la découverte du boson de Higgs.
Les pions n’ont pas de « spin » (rotation de la particule autour d’un axe qui crée un moment magnétique). Les muons en ont un, qui, d’après les lois de la mécanique quantique ne peut prendre que deux valeurs. Ceux qui tournent « à gauche » (L) de l’axe et ceux qui tournent « à droite »(R).
Dans une émission de muons, on devrait avoir le même nombre entre ceux qui sont L et ceux qui sont R. Ceci est une question de symétrie des lois de la physique qu’on appelle « parité ».
Or, Lederman découvre que, dans la désintégration des pions chargés, il n’y a pas égalité entre le nombre de muons avec un spin L et le nombre de muons avec un spin R. La parité est violée dans l’interaction faible.[16]
Autrement dit, il y a une différence entre « la droite » et « la gauche » dans notre monde, et la cause en est le champ créé par le boson de Higgs ou champ de Higgs qui n’est autre que le champ du vide quantique. Lederman écrit :
« Nous comprenons maintenant ce qu’est le boson de Higgs[17]et comment son champ remplit l’univers entier, et comment les particules présentes qui entreprennent leur marche LR-LR…à travers l’espace-temps, absorbent et réémettent leur charge faible, allant et venant au sein du vide lui-même.
Toutes les particules qui composent nos montagnes etc. et nous-mêmes font leur oscillation LR-LR… et interagissent avec le grand vide rempli de bosons de Higgs, en rendant muette et absorbant ce faisant la charge faible. »
Ceci ouvre donc des perspectives sur notre relation et échange permanent d’information avec le vide quantique et l’univers.
Les chercheurs travaillent sur l’élaboration d’ordinateurs quantiques. Il s’agit d’utiliser des structures qui s’appuient sur le fonctionnement des neurones regroupés en synapses. Dès 2010, on savait faire des synapses de 256 neurones. La recherche dans ce sens est particulièrement active chez IBM. Cette firme appelle l’ordinateur quantique : ordinateur synaptique (annexe AK).
[1] Sur Terre, pour des expériences dans les accélérateurs de particules, il est nécessaire d’atteindre à un vide poussé correspondant à une pression de 10-9 ou 10-10 millimètre de mercure. Il n’est pas possible d’atteindre le vide absolu avec zéro particule dans un volume considéré. Dans l’espace réputé vide on rencontre un ou quelques atomes ou molécules par mètre cube.
[2] qui dit « champ » dit production d’une force.
[3] On serait donc sans arrêt au bord du chaos comme un funambule toujours à la limite de tomber de son fil.[194]
[4] Un peu comme on rafraichit, quelques dizaines de fois par seconde, une image sur un écran d’ordinateur ou de télévision afin qu’elle apparaisse comme fixe tout en étant évolutive dans son contenu.
[5] C’est-à-dire que chaque objet individualisé soit sensible à une fréquence particulière ou à une combinaison de fréquences particulières (Le photon est un quantum qui se manifeste par sa fréquence)
[6] comme l’est par exemple la force de gravité.
[7] Connus sous le nom de « Lamb shifts ».
[8] force qu’on n’arrivait pas à unifier avec les autres forces électromagnétiques et nucléaires.
[9] par la technologie dite de « la charge condensée »
[10] doit-on voir, dans cet environnement de lumière (environnement photonique), l’ « aura » électromagnétique qui nous entoure ou le corps « éthéré » de la médecine asiatique ?
[11] fluctuations quantiques donc imprévisibles du champ du vide quantique.
[12] Philosophie poétique ou scientifique ?
[13] La théorie des microtubules dans les neurones
[14] Centre européen de recherche nucléaire
[15] Lederman veut insister sur la date du 4 juillet parce que c’est la fête nationale des Etats-Unis, la fête de l’indépendance de 1776. Veut-il montrer que les chercheurs travaillent même les jours de fête ?
[16] Pour utiliser un langage savant que personne ne peut comprendre. Mais nous l’expliquons...
[17] Dont la masse calculée mais non encore mesurée serait de 175. 109 électron-volts divisé par le carré de la vitesse de la lumière (175 GeV/c2).
En savoir plus sur la notion de topologie.
La topologie s’occupe de l’étude des relations de voisinage entre des entités diverses, pour ce faire on doit définir pour toute entité matérielle un intérieur, un extérieur et un frontière entre les deux.
En biologie, pour l’entité la plus petite du monde vivant, la cellule comporte bien un intérieur - le cytoplasme et ses organites -, un extérieur - l’environnement de la cellule - et une frontière - la membrane cellulaire-.
En mathématiques, pour définir une topologie, il est nécessaire de considérer un arrière plan (un ensemble quelconque), des éléments (des objets diverses appartenant à cet ensemble) et de définir les relations qu’entretiennent ces éléments entre eux.
Prenons quelques exemples de la vie courante :
Du point de vue de la topologie, pour qu’un artiste peintre puisse travailler il lui faut une toile vierge, définir des formes et des relations entre ces formes.
Un écrivain travaille à partir d’une page blanche, d'un alphabet et de règles d’orthographe et de syntaxe.
Un musicien compose une mélodie avec une partition, des notes et des règles de solfège.
A l’échelle du vivant, les différentes espèces se développent dans des écosystèmes contenant un certain nombre d’individus qui entretiennent des relations entre eux et avec leur environnement respectif.
A l’échelle de l’individu, un organisme constitue une entité composée de cellules qui entretiennent des relations physico-chimiques.
Et ainsi de suite on peut raisonner à toutes les échelles, de celle de l’univers macroscopique à celle des particules subatomiques.
A ce sujet vous pouvez consulter différents textes sur le site de Marc Henry, professeur de Chimie et de Physique à l’Université de Strasbourg : www.prmarchenry.blogspot.fr
Travailler en Ostéopathie Cognitive c’est rechercher les relations délétères, en termes de santé, qu’un organisme entretient avec lui-même ou son environnement et tenter de l'aider à les modifier pour qu’il évolue vers un nouvel état de santé plus satisfaisant.
En modifiant certaines de ces relations nous influons sur les propriétés de sa structure et la fluctuation de ses constituants matériels.
Le schéma suivant propose un modèle topologique pour réfléchir sur la notion de système vivant.
En savoir plus sur la notion d’autopoièse de Maturana et Varela
1. L'autopoièse
Le pattern d'organisation d'un système vivant est toujours un réseau.
La caractéristique essentielle d'un réseau vivant consiste à s'autoproduire en permanence.
L'autopoièse ou -autoproduction- est un modèle de réseau dans lequel chaque composant a pour fonction de participer à la production ou à la transformation d'autres composants dans le réseau. De cette manière, le réseau se fabrique sans cesse tout seul. Il est produit par ses composants et il produit lui aussi à son tour ces mêmes composants.
Ex : Dans une cellule, l'ADN produit l'ARN qui apporte aux centres de production les instructions pour produire les enzymes, lesquels pénètrent dans le noyau cellulaire pour réparer l'ADN. Chaque composant de cette partie du réseau aide à produire ou à transformer d'autres composants; il s'agit donc bien d'un réseau autopoiétique. L'ADN produit l'ARN ; l'ARN spécifie les enzymes ; et les enzymes réparent l'ADN.
2. Autopoièse et topologie
Le cas de la membrane cellulaire est particulièrement intéressant. Il s'agit, pour la cellule, d'une frontière formée par certains de ses composants qui ceinture le réseau de processus métaboliques et limite ainsi leur expansion. Simultanément, la membrane intervient dans le réseau en sélectionnant les matières premières nécessaires aux processus de production (alimentation de la cellule) par le biais de filtres spéciaux, et en évacuant les déchets dans l'environnement extérieur. Ainsi, le réseau autopoiétique crée sa propre frontière qui définit la cellule comme un système différencié tout en faisant activement partie du réseau.
Vu que tous les composants d'un réseau autopoiétique sont le produit d'autres composants présents dans le réseau, le système entier est organisationnellement fermé, même s'il est ouvert en ce qui concerne le flux d'énergie et de matière. Cette fermeture organisationnelle implique l'auto-organisation du système vivant : ce n'est pas l'environnement qui lui impose son ordre et son comportement, mais le système qui les établit lui-même. Autrement dit, les systèmes vivants sont autonomes. Cela ne signifie pas qu'ils sont isolés de leur environnement. Au contraire, ils interagissent avec l'environnement par le biais d'un échange continuel d'énergie et de matière. Mais, cette interaction ne détermine pas leur organisation : ils sont auto-organisés. L'autopoièse est considérée alors comme le pattern qui sous-tend le phénomène : l'auto-organisation, ou autonomie, si caractéristique de tous les systèmes vivants.
Par le biais de leurs interactions avec l'environnement, les organismes vivants se maintiennent et se renouvellent continuellement, en utilisant, pour ce faire, l'énergie et les ressources qu'ils puisent dans l'environnement. Qui plus est, l’autoproduction permanente comprend aussi la faculté de former de nouvelles structures et de nouveaux patterns de comportements. Cette création de nouveauté, qui aboutit au développement et à l'évolution, est un aspect intrinsèque de l'autopoièse.
Précisons un point subtil mais important de la définition de l'autopoièse : le réseau autopoiétique n'est pas un ensemble de relations entre des composants statiques (comme par exemple le pattern d'organisation d'un cristal), mais un ensemble de relations entre les processus de production des composants. Si ces processus s'arrêtent, il en va de même pour toute l'organisation. En d'autres termes, les réseaux autopoiétiques doivent se régénérer sans cesse pour maintenir leur organisation. Il s'agit là évidemment, d'une caractéristique bien connue de la vie.
En savoir plus sur la notion de cognition dans la théorie des systèmes vivants
Extrait de : La toile de la vie, Fritjof Capra ; Rocher 2003.
"Dans la théorie des systèmes vivants en cours d'émergence, le processus de la vie (incarnation permanente d'un pattern d'organisation autopoiétique dans une structure dissipative) est assimilé à la cognition, le processus de la connaissance. Ceci suppose une conception radicalement nouvelle de l'esprit qui représente sans doute l'aspect le plus révolutionnaire et le plus passionnant de cette théorie, puisqu'elle promet de venir enfin à bout de la séparation cartésienne entre esprit et matière. Selon la théorie des systèmes vivants, l'esprit n'est pas une chose, mais un processus, le processus même de la vie. Autrement dit, l'activité organisatrice des systèmes vivants, à tous les niveaux de la vie, est une activité mentale. Qu'il s'agisse de plante, d'animal ou d'humain, les interactions d'un organisme vivant avec son environnement sont cognitives, c'est-à-dire mentales. Ainsi, la vie et la cognition deviennent indissociablement liées. L'esprit - ou plus précisément le processus mental - est immanent à la matière, à tous les niveaux de la vie.
Gregory Bateson et Humberto Maturana développèrent cette nouvelle conception de l'esprit dans les années 1960, chacun de son côté.
Bateson répertoria un ensemble de critères auxquels les systèmes doivent répondre pour permettre à l'esprit d'apparaître. Tout système qui satisfait à ces critères pourra mettre en place les processus que nous associons à l'esprit : apprentissage, mémoire, prise de décision, etc.
Toute la pensée de Bateson se déclinait en termes de patterns et de relations. Comme Maturana, il avait pour but principal de découvrir le pattern d'organisation commun à toutes les créatures vivantes : « Quel pattern, se demanda-t-il, permet de relier le crabe au homard, l'orchidée à la primevère et ces quatre choses à moi-même ? Et moi-même à vous ? » Bateson pensait que pour décrire la nature avec précision, il fallait essayer de parler le langage de la nature, insistant sur le fait qu'il s'agissait d'un langage de relations. D'après lui, les relations sont l'essence du monde vivant. La forme biologique est faite de relations, pas d'éléments séparés, et il souligne qu'il en va de même pour la pensée des individus.
Bateson ne se demanda jamais en quoi consistait la vie. Il n'éprouva jamais la nécessité de mettre au point une théorie ou même un modèle, concernant les systèmes vivants qui fournirait un cadre conceptuel pour ses critères de processus mental. C'est Maturana qui, par son approche, s'attacha à mettre en place ce genre de cadre. Une coïncidence - ou peut-être une intuition ? - amena Maturana à tenter de résoudre en même temps deux questions qui semblaient le pousser dans des directions opposées :
« Quelle est la nature de la vie ? Qu'est-ce que la cognition ? » Il finit par découvrir que la réponse à la première question - l'autopoièse - lui fournissait le cadre théorique permettant de répondre à la seconde. Il en résulte une théorie systémique de la cognition, mise au point par Maturana et Varela, qu'on appelle parfois la théorie de Santiago.
L'idée centrale de la théorie de Santiago équivaut à celle de Bateson, à savoir l'identification de la cognition, le processus de la connaissance avec le processus de la vie. Elle représente une expansion radicale de la conception traditionnelle de l'esprit. Selon cette théorie, le cerveau n'est pas nécessaire à l'existence de l'esprit. Une bactérie ou une plante n'en est pas dotée, mais possède un esprit. Les organismes les plus simples sont doués de perception et par conséquent de cognition. Ils ne peuvent pas voir et pourtant ils perçoivent les changements survenant dans leur environnement, les différences entre la lumière et l'ombre, le chaud et le froid, les concentrations faibles ou élevées de produits chimiques, etc. Le nouveau concept de cognition, le processus de la connaissance, est donc beaucoup plus étendu que celui de la pensée. Il fait intervenir la perception, l'émotion et l'action, c'est-à-dire l'ensemble du processus de la vie. Dans le domaine de l'humain, la cognition comprend aussi le langage, la pensée conceptuelle et tous les autres attributs de la conscience humaine. Le concept général, toutefois, est beaucoup plus vaste et ne fait pas forcément intervenir la pensée. La théorie de Santiago fournit à mon avis, le premier cadre scientifique cohérent qui dépasse vraiment la division cartésienne. L'esprit et la matière ne semblent plus appartenir à deux catégories séparées, mais représentent simplement différents aspects ou dimensions du même phénomène de vie.
Dans la théorie de Santiago, la relation entre l'esprit et le cerveau est simple et claire. La définition que Descartes donne de l'esprit (qu'il voit comme une « chose pensante - res cogitans -») est enfin abandonnée.
L'esprit n'est pas une chose mais un processus, le processus de la cognition qui est identifié au processus de la vie. Le cerveau est une structure spécifique grâce à laquelle opère ce processus. La relation entre l'esprit et le cerveau est par conséquent, une relation entre processus et structure. Bien sûr, le cerveau n'est pas la seule structure qui permet le fonctionnement du processus de cognition. La structure dissipative de l'organisme tout entière participe au processus de cognition, que l'organisme possède ou non un cerveau et un système nerveux complexe. Qui plus est, de récentes études indiquent sans ambiguïté que dans l'organisme humain les systèmes nerveux, immunitaire et endocrinien, considérés traditionnellement comme trois systèmes distincts, forment en réalité un seul et même réseau cognitif. La nouvelle synthèse réunissant l'esprit, la matière et la vie, implique deux unifications conceptuelles.
- L'interdépendance du pattern et de la structure - l'autopoièse - nous permet d'intégrer deux approches cherchant à comprendre la nature qui ont rivalisé tout au long de l'histoire des sciences et de la philosophie occidentales.
- L'interdépendance du processus et de la structure - la cognition- nous permet de supprimer la division entre l'esprit et la matière, qui n'a cessé de hanter l'époque moderne depuis Descartes. Ensemble, ces deux unifications apportent les trois dimensions conceptuelles interdépendantes nécessaires à une nouvelle appréhension scientifique de la vie."
En savoir plus sur la notion de couplage structurel.
Extrait de : La toile de la vie, Fritjof Capra ; Rocher 2003.
"La caractéristique principale d'un système autopoiétique, c'est qu'il subit des changements structurels permanents, tout en préservant son pattern d'organisation en réseau. Les composants du réseau n'arrêtent pas de se produire et se transformer mutuellement et ce, de deux manières distinctes. Le premier type de changements structurels concerne des changements d'auto renouvellement. Chaque organisme vivant se renouvelle sans cesse : les cellules désintègrent et reforment des structures tandis que les tissus et les organes remplacent leurs cellules dans des cycles continus. Malgré ce changement continu, l'organisme maintient son identité globale ou son pattern d'organisation.
Le deuxième type de changements structurels dans un système vivant concerne des changements qui impliquent la création de nouvelles structures, c'est-à-dire de nouvelles connexions au sein du réseau autopoiétique. Ces changements de deuxième type - associés au développement plutôt qu'aux cycles - se produisent aussi en permanence, dus soit aux influences de l'environnement, soit à la dynamique interne du système. Selon la théorie de l'autopoièse, un système vivant entre en interaction avec son environnement par le biais d'un «couplage structurel», c'est-à-dire d'interactions récurrentes qui déclenchent toutes des changements structurels dans le système. Par exemple, une membrane cellulaire ne cesse d'incorporer des substances tirées de son environnement dans les processus métaboliques de la cellule. Le système nerveux d'un organisme change sa connectivité à chaque perception sensorielle. Ces systèmes vivants sont cependant autonomes. L'environnement ne fait que déclencher les changements structurels ; il ne les choisit pas ni ne les dirige.
Le comportement qui en résultera est en général imprévisible. Quand un organisme vivant répond aux influences environnementales par des changements structurels, ces changements vont changer à leur tour son futur comportement. Autrement dit, un système en couplage structurel est un système d'apprentissage. Tant qu'il reste vivant, un organisme vivant est structurellement couplé à son environnement. La continuité de ses changements structurels en réponse à l'environnement et par conséquent la continuité de son adaptation, son apprentissage et son développement - sont des caractéristiques fondamentales du comportement des êtres vivants. C'est en raison de son couplage structurel que nous qualifions d'intelligent le comportement d'un animal mais n'appliquerions pas ce terme au comportement d'une roche."
En conclusion de ces exposés et au bénéfice d'une meilleure approche de l'Ostéopathie cognitive
L’ensemble des différents couplages structurels ou interconnexions qu’un organisme vivant établi avec son environnement conditionne son évolution. La relation patient-praticien, lors d'une consultation, fait partie de cet ensemble.
L’évolution d’un organisme dépend de deux types de changements, induits par différents couplages structurels.
Le moteur de tous ces changements est sous dépendance de la cognition soit des relations que l’organisme entretient avec lui-même et son environnement.
Dans un traitement en Ostéopathie Cognitive, la relation patient-praticien représente un couplage structurel particulier :
- par sa teneur : c'est une relation volontaire basée sur la confiance réciproque.
- par son cadre : une consultation en rapport avec l'état de souffrance du patient manifesté par des symptômes.
- et par son but : celui d'interagir avec le patient afin qu'il évolue vers un nouvel état (de moindre souffrance ou de meilleure santé). Le praticien évoluant lui-même vers une connaissance accrue de son patient et par extension du phénomène de la vie.
En fonction de ces concepts on peut envisager trois séquences de travail en Ostéopathie Cognitive :
- examiner les interactions qui assurent la stabilité globale de l’organisation d’un être vivant.
- examiner les interactions qui relatent la façon dont un organisme utilise et entretient sa structure.
- examiner les interactions entre ces deux modalités interdépendantes : stabilité organisationnelle et dynamique évolutive.
Toutes ces interactions coordonnent l’histoire de l’organisme avec son devenir et de leur qualité et cohérence globale dépend son état de santé.
En Ostéopathie Cognitive, nous interagissons manuellement avec notre patient par un couplage structurel spécifique dont les modalités ont été spécialement étudiées pour examiner ces différents types de relations et pour pouvoir en modifier certaines dans un but thérapeutique.
Nous pouvons néanmoins compléter notre action thérapeutique par des conseils en comportement alimentaire et hygiène de vie.
Extrait de : La toile de la vie, Fritjof Capra ; Rocher 2003.
"La caractéristique principale d'un système autopoiétique, c'est qu'il subit des changements structurels permanents, tout en préservant son pattern d'organisation en réseau. Les composants du réseau n'arrêtent pas de se produire et se transformer mutuellement et ce, de deux manières distinctes. Le premier type de changements structurels concerne des changements d'auto renouvellement. Chaque organisme vivant se renouvelle sans cesse : les cellules désintègrent et reforment des structures tandis que les tissus et les organes remplacent leurs cellules dans des cycles continus. Malgré ce changement continu, l'organisme maintient son identité globale ou son pattern d'organisation.
Le deuxième type de changements structurels dans un système vivant concerne des changements qui impliquent la création de nouvelles structures, c'est-à-dire de nouvelles connexions au sein du réseau autopoiétique. Ces changements de deuxième type - associés au développement plutôt qu'aux cycles - se produisent aussi en permanence, dus soit aux influences de l'environnement, soit à la dynamique interne du système. Selon la théorie de l'autopoièse, un système vivant entre en interaction avec son environnement par le biais d'un «couplage structurel», c'est-à-dire d'interactions récurrentes qui déclenchent toutes des changements structurels dans le système. Par exemple, une membrane cellulaire ne cesse d'incorporer des substances tirées de son environnement dans les processus métaboliques de la cellule. Le système nerveux d'un organisme change sa connectivité à chaque perception sensorielle. Ces systèmes vivants sont cependant autonomes. L'environnement ne fait que déclencher les changements structurels ; il ne les choisit pas ni ne les dirige.
Le comportement qui en résultera est en général imprévisible. Quand un organisme vivant répond aux influences environnementales par des changements structurels, ces changements vont changer à leur tour son futur comportement. Autrement dit, un système en couplage structurel est un système d'apprentissage. Tant qu'il reste vivant, un organisme vivant est structurellement couplé à son environnement. La continuité de ses changements structurels en réponse à l'environnement et par conséquent la continuité de son adaptation, son apprentissage et son développement - sont des caractéristiques fondamentales du comportement des êtres vivants. C'est en raison de son couplage structurel que nous qualifions d'intelligent le comportement d'un animal mais n'appliquerions pas ce terme au comportement d'une roche."
En conclusion de ces exposés et au bénéfice d'une meilleure approche de l'Ostéopathie cognitive
L’ensemble des différents couplages structurels ou interconnexions qu’un organisme vivant établi avec son environnement conditionne son évolution. La relation patient-praticien, lors d'une consultation, fait partie de cet ensemble.
L’évolution d’un organisme dépend de deux types de changements, induits par différents couplages structurels.
Le moteur de tous ces changements est sous dépendance de la cognition soit des relations que l’organisme entretient avec lui-même et son environnement.
Dans un traitement en Ostéopathie Cognitive, la relation patient-praticien représente un couplage structurel particulier :
- par sa teneur : c'est une relation volontaire basée sur la confiance réciproque.
- par son cadre : une consultation en rapport avec l'état de souffrance du patient manifesté par des symptômes.
- et par son but : celui d'interagir avec le patient afin qu'il évolue vers un nouvel état (de moindre souffrance ou de meilleure santé). Le praticien évoluant lui-même vers une connaissance accrue de son patient et par extension du phénomène de la vie.
En fonction de ces concepts on peut envisager trois séquences de travail en Ostéopathie Cognitive :
- examiner les interactions qui assurent la stabilité globale de l’organisation d’un être vivant.
- examiner les interactions qui relatent la façon dont un organisme utilise et entretient sa structure.
- examiner les interactions entre ces deux modalités interdépendantes : stabilité organisationnelle et dynamique évolutive.
Toutes ces interactions coordonnent l’histoire de l’organisme avec son devenir et de leur qualité et cohérence globale dépend son état de santé.
En Ostéopathie Cognitive, nous interagissons manuellement avec notre patient par un couplage structurel spécifique dont les modalités ont été spécialement étudiées pour examiner ces différents types de relations et pour pouvoir en modifier certaines dans un but thérapeutique.
Nous pouvons néanmoins compléter notre action thérapeutique par des conseils en comportement alimentaire et hygiène de vie.