Avec la périménopause vient le temps de faire la paix avec son vécu procréatif !
Sans chercher à étudier ce sujet précisément, j’ai pu faire tout de même le constat, au fil de mes consultations, qu’un facteur sournois pouvait perturber plus ou moins gravement cette étape de la vie des femmes qu’on appelle la périménopause. La périménopause est une période de deux à quatre ans qui encadre l’arrêt des règles chez la femme âgée de 45 à 55 ans environ. Elle se compose de la prémenopause qui précède la ménopause avec des règles irrégulières, de la ménopause qui est considérée comme établie après un arrêt complet des règles pendant un an et de la postménopause qui commence donc juste après la ménopause effective. La périménopause débute par des manifestations physiologiques naturelles comme l’irrégularité des règles avec modification d’abondance, de fréquence et de durée. Elle n’est pas forcément accompagnée de certains symptômes bien connus comme des bouffées de chaleur, des transpirations nocturnes avec troubles du sommeil, des palpitations, des troubles de l’humeur (irritabilité, anxiété, manque de motivation), baisse de la libido, sécheresse vaginale, prise de poids, etc. lesquels ne sont pas si naturels que cela. En général les femmes de cet âge ne me consultent pas spécifiquement pour une symptomatologie qu’elles relient aux prémisses de leur ménopause, mais pour des symptômes aussi diverses que variés (lombalgies, douleurs d’épaule, de genou, état dépressif, constipation, maux de tête, vertiges, etc.) qui leurs paraissent sans rapport apparent ou connu pour accompagner ce phénomène naturel. Et pourtant, en compilant quelques centaines de cas, je me suis rendu à l’évidence que ces symptômes étaient très souvent liés à une périménopause difficile et qu’une problématique d’arrière plan, la plupart du temps inconsciente, œuvrait en sourdine et venait perturber cette phase importante de la vie des femmes. C’est au cours des discussions avec les patientes de cette tranche d’âge que je me suis aperçu que la perte d’un enfant, des suites d’une fausse couche ou d’un avortement par exemples, était évoquée spontanément. Je me suis donc légitimement poser cette question : Cette problématique de la perte d’un enfant pourrait-elle constituer un point commun à toutes ces personnes souffrant à la survenue de leur périménopause ? J’ai donc posé systématiquement la question suivante à mes patientes concernées : avez-vous perdu un enfant ? Dans 50 p/c des cas les réponses étaient négatives mais je me suis très vite aperçu que celles-ci reflétaient rarement la réalité. L’oubli, l’ancienneté de l’événement, le déni, le sentiment “d’avoir réglé le problème” depuis longtemps, la pudeur, etc. influençaient terriblement leurs réponses. Etant tenace de nature, je ne lâche pas facilement une intuition. J’ai donc reconsidéré ma question en y précisant certaines éventualités possibles : avez-vous perdu un enfant soit par fausse couche, soit par avortement ? Et là, les langues ont commencé à se délier et les réponses positives ne se sont pas fait attendre. Mais dans un certain nombre de cas non négligeable, les réponses étaient encore négatives ce qui m’a poussé à d’autres investigations plus variées ayant la conviction que ma question n’était pas encore assez complète. Comment pouvais-je compléter mon interrogation pour vérifier si ma théorie naissante pouvait prendre forme, à savoir : la périménopause serait troublée et accompagnée de symptômes variés et plus moins ou sévères à termes, quand les femmes concernées ne sont pas en paix avec leurs vécus procréatifs conscients ou non conscients. En résumé et pour faire court, il restait deux cas possibles auxquels je n’avais pas encore pensé et qui devaient être représentés en bonne place dans ma question : le cas d’une grossesse multiple, naturelle ou liée à différentes techniques visant à lutter contre une stérilité apparente, au cours de laquelle un ou plusieurs zygotes (œufs fécondés) n’ont survécu que quelques heures ou quelques jours et ont donc eu une existence concrète aussi courte soit-elle. C’est un cas difficile à mettre à jour car les mamans concernées ne sont que rarement conscientes du phénomène. Elles le sont parfois quand l’embryon, qui a arrêté son développement, a laissé une trace sur le placenta de son jumeau ou bien dans le cas d’une fécondation in vitro avec implantation multiple et pour laquelle le ratio œufs implantés versus œufs ayant donné un fœtus viable à terme est connu. Voici donc une liste assez complète des cas pour lesquels un zygote ou un embryon n’est pas arrivé à termes et a eu pourtant une existence brève, s’inscrivant tout de même dans le vécu procréatif charnel de ces personnes en souffrance. Pour tenter d’être exhaustif il resterait à évoquer la question des embryons congelés en attente d’implantation et qui ne seraient jamais implantés ou de tout autre fécondation n’ayant pas conduit son fruit à terme sans négliger les accouchements sous X ni les décès prématurés à différents stades de la vie, par maladie ou accident, mais je n’ai pas assez d’exemples correspondant en consultation pour en parler sérieusement. Après quelques dizaines de cas supplémentaires j’ai du encore réfléchir pour éclaircir un certain nombre de cas pour lesquels la réponse à la question restait négative venant ainsi contrarier ma théorie. Je ne pouvais pas me résoudre à considérer ces cas comme des exceptions confirmant la règle. J’avais certainement omis certaines éventualités ! Après quelques mois ou années, je ne sais plus très bien, j’ai finalement compris qu’il existait un cas particulier où l’enfant “perdu” n’avait jamais eu d’existence concrète mais seulement une